CAS DU JOUR 01
Mario Ghosn 1, Firas Farhat 1, Abir Wahab 2, Benjamin Bardel 1, Imen Meghdiche 1, Blanche Bapst 1, Alain Créange 2, Pierre Brugières 1, Anne Maraval 1, Paul Kauv 1, Jérôme Hodel 1
– 1. Service de Neuroradiologie. 2. Service de Neurologie,CHU Henri Mondor, Créteil, France
Histoire de la maladie :
Figure 3 : Séquence T1 TSE après injection
Quel est le diagnostic le plus probable concernant la lésion pariétale droite ?
B- Lésion démyélinisante pseudo-tumorale
C- Lymphome cérébral primitif
D- Pathologie démyélinisante du spectre (des) neuromyélite(s) optique(s)
E - Leuco-encéphalopathie multifocale progressive
Bonne réponce : C
Commentaires :
Le bilan biologique complémentaire a retrouvé une hyperparathyroïdie primaire avec hypercalcémie et hypophosphorémie. Le diagnostic d’adénome parathyroïdien a été confirmé par scintigraphie, montrant une hyperfixation localisée du radiotraceur MIBI-Tc99m. La résection de l’adénome parathyroïdien a permis une récupération totale de l’ampliation diaphragmatique. Chez cette patiente, le diagnostic de paralysie diaphragmatique a été confirmé par échographie, technique ayant permis de suivre de manière non-invasive la récupération fonctionnelle rapidement après l’intervention et la disparition de l’hypophosphatémie.
DISCUSSION :
Bien qu’il n’y ait pas de consensus sur la terminologie, les lésions démyélinisantes pseudo-tumorales (tumefactive demyelinating lesion dans la littérature anglo-saxonne) ou atypiques « AIDL » (Atypical Inflammatory Demyelinating Lesions) sont des lésions larges (> 2 cm), associées ou non à un œdème lésionnel, préférentiellement localisées au niveau de la région frontale ou pariétale.
Ces lésions peuvent être asymptomatiques, isolées dans 14-20% des cas ou être la présentation inaugurale d’une sclérose en plaques, d’une pathologie entrant dans le cadre du spectre des neuromyélites optiques (NMO) ou d’une encéphalomyélite aigüe disséminée. Le groupe MAGNIMS a proposé une classification de ces lésions en 4 sous types selon leur aspect en IRM : (i) allure infiltrative, (ii) présence de macrokystes, (iii) mimant une sclérose concentrique de Balò et (iv) présence d’une prise de contraste annulaire. Environ 14 % de ces lésions ne peuvent pas être classifiées dans l’une de ces catégories.
L’IRM cérébrale joue un rôle clef pour chercher des arguments en faveur d’une origine démyélinisante de la lésion en montrant par exemple une prise de contraste en anneau ouvert vers la substance grise ou encore une restriction du coefficient apparent de diffusion en périphérie de la lésion. La mise en évidence d’autres lésions évocatrices de SEP est également très utile dans ce contexte. Il est important de noter que la prise de contraste est variable, elle peut être même parfois absente comme dans notre cas.undefined
Dans le cas présenté, aucune anomalie en faveur d’une pathologie du spectre des neuromyélites optiques ou d’autres maladies systémiques inflammatoire n’a été retrouvée. L’examen du liquide cérébro-spinal a mis en évidence des bandes oligo-clonales confirmant le caractère chronique du phénomène inflammatoire cérébral (dissémination dans le temps). L’IRM de suivi réalisée environ 6 semaines après les bolus de corticoïdes a montré une nette régression de la lésion pariétale (figure 7).
Démarche diagnostique
Pour
Contre
Présomption diagnostique
Lésion démyélinisante pseudo-tumorale
Discrète restriction de la diffusion en périphérie pouvant faire évoquer un front de démyélinisation
Lésions associées en hypersignal T2/FLAIR de topographie évocatrices de pathologie démyélinisante (atteinte juxta-corticale, péri-ventriculaire et médullaire)
Aucun
Forte
Lésion gliale de bas grade
Lésion intra axiale sous-corticale sans prise de contraste
Caractère hétérogène
Discrète restriction de la diffusion en périphérie
Association avec d’autres lésions d’allure inflammatoire cérébrales et médullaires
Faible
Pathologie démyélinisante du spectre des neuromyélites optiques
Début brutal de la symptomatologie
Atteinte multifocale de la substance blanche cérébrale et médullaire
Absence d’anomalie des nerfs optiques
Atteinte médullaire focale
Atteinte périventriculaire temporale inférieure
Leuco-encéphalopathie multifocale progressive
Hyposignal T1 de la lésion pouvant évoquer une démyélinisation
Absence de prise de contraste
Absence d’immunodépression ou de traitement en cours
Absence d’atteinte de la substance blanche juxta-corticale
Très faible
Lymphome cérébral primitif
Lésion intra axiale sous-corticale
Discrète restriction de la diffusion en périphérie pouvant faire évoquer une hypercellularité
Caractère hétérogène de la lésion en l’absence d’immunodépression
Bibliographie :